
Je me souviens encore du prix d'un paquet de Marlboro Red à 6 euros. Aujourd'hui, les chiffres explosent. En France, le tabac coûte de plus en plus cher. Strike, Classic, Lucky… toutes les cigarettes suivent la même tendance. Le dernier rapport du Sénat propose même un paquet à 25 euros d'ici 2040. Cette hausse, progressive, mais constante, vise la santé publique. Mais que deviennent les fumeurs ? Que va-t-il rester des usages, des collections, des habitudes ? Derrière le prix, c'est tout un mode de vie qui vacille. Alors, je vous propose d'en explorer ensemble les effets à long terme.
Quel est le prix d'un paquet de cigarettes en France ?
Ces dernières années, on constate une augmentation régulière du tarif d'un paquet de cigarettes en France. En 2025, le prix moyen d'un paquet se situe autour de 12 euros, mais cette moyenne masque des écarts selon les marques. Voici quelques tarifs mis à jour au 1er janvier 2025, selon le Journal officiel :
- Marlboro Red (12,50 euros)
- Lucky Strike Rouge (11,80 euros)
- Camel Classic (11,50 euros)
- Winston Classic (11,70 euros)
- Philip Morris Blue (12,40 euros)
- News Rouge (11,30 euros)
- Chesterfield Blue (11,60 euros)
Certaines éditions comme Marlboro Collection peuvent même dépasser les 13 euros. Le coût est donc devenu un facteur important. Certains fumeurs réguliers changent même de marque à cause du prix.
En comparant avec les années précédentes, on observe une progression rapide. En 2020, la plupart des paquets oscillaient entre 9,80 et 10,50 euros. Depuis, l'augmentation annuelle est constante. Cette dynamique est volontaire : elle s'inscrit dans une politique de santé publique menée depuis 2017. L'État s'appuie sur le prix comme levier de dissuasion. Les hausses sont soutenues par une fiscalité lourde. Sur chaque paquet, près de 80 % du prix partent en taxes. Le coût moyen est donc artificiellement élevé pour encourager l'arrêt ou la réduction de la consommation.
Pourquoi le paquet de cigarettes pourrait atteindre 25 euros en 2040 ?
Une proposition récente du Sénat vise à faire grimper le prix du paquet à 25 euros d'ici 2040. Ce scénario est issu du rapport du groupe de travail sénatorial transpartisan "Addictions", publié fin mai 2024. Ce document recommande une trajectoire progressive : 13 euros en 2026, 15 euros en 2028, et 25 euros à l'horizon 2040. L'idée est de suivre la méthode appliquée en Australie, pays dans lequel un paquet coûte déjà plus de 25 euros.
Ce projet repose sur un double objectif. D'un côté, réduire considérablement le nombre de fumeurs. De l'autre, alléger le poids des maladies liées au tabac sur le système de soins. Aujourd'hui, le tabac reste la première cause de mortalité évitable en France, avec près de 75 000 décès annuels. Selon une étude, il générerait aussi des coûts sociaux et sanitaires estimés à plus de 156 milliards d'euros par an.
L'Organisation mondiale de la Santé soutient cette stratégie. Elle classe l'augmentation du prix du tabac parmi les mesures les plus efficaces. Elle agit rapidement sur le comportement des fumeurs, surtout les jeunes et les publics précaires. Historiquement, les hausses furent souvent suivies de baisses du nombre de fumeurs. Le passage à 10 euros le paquet avait entraîné une baisse de 1,3 million de fumeurs quotidiens entre 2016 et 2019. Le rapport sénatorial s'appuie donc sur ces données pour justifier une poursuite du mouvement.
Quelles sont les prochaines augmentations de prix des cigarettes ?
La prochaine hausse des prix est prévue pour septembre 2025. Selon les prévisions de la Direction générale de la santé, une hausse d'environ 50 centimes par paquet devrait être appliquée à la rentrée. Cette augmentation s'ajoutera à celle de janvier, qui avait déjà provoqué des réactions dans les réseaux de buralistes. Ces derniers alertent sur une perte de clientèle et une hausse du commerce frontalier. Le rapport sénatorial prévoit également de nouveaux dispositifs :
- Un prix minimum obligatoire sur l'alcool, à l'image du tabac
- La neutralisation du packaging sur les produits nicotinés alternatifs
- Le renforcement du contrôle des ventes en ligne non conformes
Les fumeurs réguliers seront donc les premiers impactés. Les plus jeunes pourraient aussi être dissuadés de commencer. Mais cette trajectoire reste critiquée par certains acteurs économiques, qui évoquent le risque d'un marché parallèle plus actif. Le marché du tabac en France pourrait connaître de nouvelles évolutions. Les réseaux transfrontaliers, les achats en ligne, et les produits non taxés pourraient devenir des échappatoires. D'où la nécessité d'accompagner les hausses par une politique de prévention.
Comment réduire le coût des cigarettes ?
Face à ces hausses, plusieurs fumeurs cherchent des moyens de dépenser moins. Nombreux sont ceux qui se tournent vers le tabac à rouler. Un pot de 30 g permet de produire environ 40 cigarettes. Cela revient parfois à moins de 5 euros le paquet reconstitué. Cette méthode séduit les fumeurs réguliers. Cette solution est, en effet, très économique bien qu'elle soit un peu chronophage.
Les tubeuses restent aussi une alternative populaire. Elles permettent de produire des cigarettes à la chaîne avec un coût plus bas. Des modèles automatiques ou semi-automatiques existent avec des prix abordables. Pour économiser, certains optent aussi pour :
- L'achat en grande quantité
- La réduction progressive de la consommation
- L'alternance avec d'autres produits (e-cigarettes, gommes, patchs)
Il existe également des applications de suivi, des groupes de soutien, et des programmes de réduction. Ces outils permettent aux fumeurs de mieux gérer leurs dépenses et leur consommation sans arrêt brutal. Enfin, pour ceux qui envisagent d'arrêter, les aides sont nombreuses : tabacologues, substituts, programmes de sevrage gratuits via l'Assurance Maladie et accompagnement personnalisé.
Quelles sont les alternatives aux cigarettes traditionnelles ?
De nombreuses options existent aujourd'hui pour ceux qui veulent se détourner du paquet classique. La cigarette électronique est l'alternative la plus populaire. Le nombre d'usagers quotidiens dépasse aujourd'hui les 3 millions en France. Elle offre la possibilité de choisir son taux de nicotine, ses arômes et sa fréquence d'utilisation. Elle ne contient pas de composés toxiques tels que le goudron ou encore le monoxyde de carbone.
Les puffs jetables sont prisées par les jeunes adultes. Leur usage est cependant controversé. Faciles à obtenir, elles sont souvent vendues en dehors du cadre réglementaire. Le Sénat propose d'ailleurs d'interdire ces puffs pour limiter leur attractivité. Parmi les autres options :
- Les chauffe-tabacs (comme IQOS)
- Les gommes à la nicotine
- Les pastilles à sucer
- Les sachets de nicotine, sans tabac
Chaque solution a ses propres avantages. Si les substituts permettent une réduction de la toxicité, ils ne sont pas neutres. Leur impact sur la santé dépend du produit, de l'usage, et de la fréquence. Ces nouvelles formes de consommation modifient le paysage. Elles soulèvent aussi des enjeux réglementaires et marketing. Leurs prix restent toutefois plus stables que celui du paquet classique.
Quelles sont les questions fréquentes sur les prix des cigarettes ?
Vous vous posez sans doute plusieurs questions. Voici quelques éclaircissements utiles.
1 - Quel avenir pour le tabac en France ?
Le tabac est en recul en France. Les ventes baissent surtout chez les jeunes. Les campagnes de prévention sont plus visibles. Les réglementations sont plus strictes. Le projet de génération sans tabac d'ici 2032 vise à interdire toute vente de tabac aux personnes nées après une certaine date. La Nouvelle-Zélande, qui avait lancé cette initiative, est citée comme source d'inspiration.
Les interdictions dans les lieux publics s'élargissent. Les plages, parcs, arrêts de transport, universités deviennent souvent des zones non-fumeurs. Le paquet à 25 euros pourrait être la dernière étape d'un processus visant la disparition du tabac conventionnel. Mais ce scénario repose sur une acceptation sociale forte et des dispositifs d'accompagnement efficaces.
2 - Quelle cigarette coûte le moins cher ?
Certaines marques sont plus accessibles. Voici quelques exemples :
- News Rouge (autour de 11,30 euros)
- Austin Red (souvent sous les 11 euros)
- Winston Connect Blue (entre 11 et 11,40 euros)
- Lucky Strike Classic (parfois à 11,50 euros)
- Elixyr Red (parmi les moins chères du marché)
Les fumeurs les choisissent généralement pour des raisons budgétaires. Mais ces marques suivent aussi la courbe des hausses réglementées. En effet, même les moins chères deviennent de plus en plus coûteuses chaque année. À noter que le tabac à rouler, en pot de 30 g ou 50 g, reste plus économique. À condition d'être prêt à investir du temps et du matériel pour fabriquer ses cigarettes.
Pour conclure, l'augmentation du prix du paquet est une stratégie assumée par les pouvoirs publics. Côté budget, elle vise à réduire les coûts et dépenses liés au tabagisme. Elle dissuade les jeunes de fumer. Elle pousse les fumeurs réguliers à envisager un changement. Elle permet aussi de financer des politiques de santé et de prévention.
Sur le plan social, le débat reste vif. Certains y voient une mesure de santé publique. D'autres dénoncent une pression sur les classes les plus modestes. Le risque de marché parallèle ou de contournement fiscal est aussi évoqué. L'avenir du tabac passe par la diversification. Le paquet devient moins courant, remplacé peu à peu par les vapes, les gommes ou autres. Les comportements changent. La France pourrait, dans les prochaines années, suivre la voie d'autres pays comme l'Australie ou la Nouvelle-Zélande.