
L'organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de recourir à l'allaitement maternel durant les 4 à 6 premiers mois de vie de l'enfant, car allaiter le petit au sein permet de lui apporter les substances indispensables à sa croissance. Outre cet avantage, cette pratique permet aussi de réduire les risques d'allergie, d'infection des voies respiratoires et gastro-intestinales. Durant la grossesse, de nombreuses femmes arrêtent de fumer, mais dès lors qu'elles donnent naissance à leur bébé, elles reprennent aussitôt avec les anciennes habitudes d'où les problématiques de l'impact du tabac sur l'allaitement naturel et de la compatibilité entre allaitement et cigarette.
Quels sont les effets du tabac sur l'allaitement maternel ?
Si vous envisagez reprendre la cigarette, mais que vous avez entendu dire que cela est déconseillé durant la lactation, sachez que ce n'est pas totalement faux. En effet, lorsqu'une mère allaite son petit, elle transmet via son colostrum des substances nutritives et des anticorps à ce dernier. Si elle fume et qu'au moment de donner le sein au petit il y a encore les substances toxiques dans son corps, ces substances seront elles aussi transférées chez le petit.
Les conséquences que cela peut avoir sur le bébé seront plus ou moins graves en fonction du nombre de cigarettes fumées par jour. Parmi les effets du tabac sur un petit allaité, on peut citer :
- Les nausées
- L'irritabilité
- Les vomissements
- Les douleurs abdominales
- La persistance des coliques
- Les pleurs incessants
- Une modification de la pression artérielle du nourrisson
À cela, il faut ajouter le fait que le tabac change le goût du lait de la maman et certains enfants peuvent ne pas aimer le nouveau goût. Face à cela, ils vont râler, pleurer et pire encore rejeter le sein de façon définitive. Cette pratique a aussi des conséquences négatives sur la production du colostrum. En effet, une maman allaitante et fumante observera la diminution de la production et le ralentissement de l'écoulement du colostrum.
Malgré tous ces inconvénients, il faut rappeler que la qualité nutritionnelle du colostrum ne change pas pour autant et reste même relativement bonne malgré une baisse modérée de la teneur en lipides, en vitamines C et B12. Il est donc préférable de continuer à donner le sein au petit en faisant bien attention de laisser quelques heures s'écouler entre le moment où vous avez fumé et le moment où vous mettez le petit au sein.
Les substituts nicotiniques sont-ils compatibles avec l'allaitement ?
Avant d'entrer dans le vif du sujet, il convient de rappeler qu'il existe plusieurs formes de substituts nicotiniques, à savoir : les gommes, les pastilles, les comprimés à sucer, les patchs, les sprays et les inhalateurs. Concernant l'allaitement maternel et la cigarette, il faut savoir que c'est surtout l'excès qui est néfaste pour le petit.
Cela étant, les substituts nicotiniques, moins néfastes que la cigarette peut donc être tout à fait compatible avec la lactation, car l'effet négatif sur la maman et le petit est considérablement réduit. Cependant, les professionnels recommandent aux mamans fumeuses et allaitantes de se tourner vers des substituts oraux (gommes, pastilles, comprimés à avaler) et de les prendre de préférence après la tétée pour diminuer la quantité de substances nocives ingérées par le petit.
Quels sont les dangers des cigarettes électroniques pour les mères allaitantes ?
Même si elles sont souvent considérées comme moins nocives, les vapoteuses restent tout de même dangereuses. Tout comme la cigarette classique, la vapoteuse présente de nombreux dangers chez les mamans allaitantes. De manière générale, les dangers restent les mêmes que ceux du tabac classique, voici quelques-uns connus à ce jour :
- Les troubles digestifs : même si la vapoteuse contient une faible dose de substances nocives, cette faible dose va tout de même passer dans le lait du petit et il va l'ingérer lors de la tétée. Les conséquences directes sont des troubles digestifs qui se manifestent par des nausées, des vomissements, des coliques et des douleurs abdominales.
- Les sautes d'humeur : un gamin qui ingère régulièrement les substances nocives de la vape va être victime de sautes d'humeur qui vont se traduire par des pleurs au quotidien, des troubles du sommeil et l'irritabilité.
- Les problèmes respiratoires : les substances toxiques produites par la vape peuvent également être à l'origine des problèmes respiratoires chez le petit et aussi des troubles cardiovasculaires.
- L'arrêt définitif du sein : comme mentionné un peu plus haut, la nicotine change le goût du colostrum et s'il arrive que le petit n'apprécie pas la nouvelle saveur de sa nourriture, il va tout simplement la rejeter, ce qui peut conduire à un arrêt définitif du sein. Vous n'aurez plus un autre choix que de le nourrir au biberon, ce qui n'est pas une si mauvaise chose, mais il sera privé des substances nourrissantes que le lait maternel lui apporte au quotidien.
Quelles précautions prendre pour réduire les risques liés au tabagisme ?
Pour réduire les risques liés au nicotinisme, plusieurs précautions sont à prendre au quotidien. Voici quelques actions à mettre en place dès à présent :
- Réduisez l'exposition du petit aux substances toxiques : il n'est pas facile d'arrêter du jour au lendemain. En attendant que cela se fasse, l'une des premières actions à entreprendre pour protéger votre petit est de réduire au maximum son exposition. À ce propos, il faut éviter de fumer à côté de lui et de préférable de le faire après lui avoir donné sa tétée sinon attendez au moins deux heures avant de l'allaiter au sein.
- Optez pour des alternatives moins nocives : dans votre parcours de sevrage, vous pouvez vous tourner vers des alternatives moins nocives telles que les gommes, les patchs, les comprimés à sucer et pourquoi pas les vapoteuses dites saines.
- Évitez le tabagisme passif : le bébé est également sensible aux substances toxiques que l'on retrouve dans la fumée de la cigarette. Pour qu'il ne soit pas exposé à ces substances, il vaut mieux éviter cette pratique, qu'elle soit passive ou pas.
- Mettez des intervalles longs entre le moment de la dernière cigarette et la tétée : les professionnels recommandent qu'après avoir fumer, il faut attendre plusieurs heures avant de donner la tétée au petit. Cela laisse le temps à l'organisme d'éliminer une bonne partie des substances nocives contenues dans celle-ci. Il est à noter qu'il est plus facile pour les femmes dont les enfants sont un peu plus grands (à partir de 6 mois) de respecter cet intervalle, car leurs petits sont moins dépendants au sein.
- Réduisez votre consommation de cigarette : la méthode la plus simple pour réduire les risques liés au tabagisme est de réduire sa consommation. Si vous aviez l'habitude de prendre 5 cigarettes par jour, vous pouvez descendre à 3 et ainsi de suite jusqu'à ce que vous arrêtiez complètement. Par ailleurs, fumer moins signifie qu'il y a moins de fumée dans l'air et aussi moins de nicotine dans le lait maternel, du coup, votre enfant est moins exposé et les risques sont revus à la baisse.
FAQ : questions fréquentes sur le tabagisme et l'allaitement
Cette section répond aux questions les plus fréquentes concernant le tabagisme et l'allaitement, offrant des perspectives sur la santé du bébé et les options pour les mamans.
Tabagisme et effets sur le bébé ?
Qu'elle soit active ou passive, cette pratique reste dangereuse et a un effet négatif sur le petit. En effet, elle est la cause des problèmes respiratoires chez le nourrisson, des troubles digestifs, des sautes d'humeurs, des troubles du sommeil, des douleurs abdominales, des troubles du comportement et d'autres problèmes secondaires tels que l'irritabilité, les pleurs incessants, le refus de téter, les coliques, les vomissements, les nausées, etc.
Est-ce que fumer réduit la durée de l'allaitement ?
Cela peut éventuellement réduire la durée de la lactation. En effet, plusieurs études ont démontré que les substances nocives que contiennent les cigarettes réduisent la sécrétion de la prolactine, ce qui est à l'origine de la diminution de la production du taux de colostrum. Cela étant, plus vous allez continuer à fumer, plus votre production va baisser et ainsi de suite jusqu'à ce que plus aucune goutte de lait ne sorte de votre sein. Tout ceci contribue à réduire la durée de l'allaitement.
Substituts nicotiniques : quels risques ?
Les substituts nicotiniques présentent des risques mineurs en cas de surdosage. Il s'agit, entre autres, des irritations au niveau de la peau causées par les patchs, des irritations de la bouche ou de la gorge causées par les gommes et les pastilles, des maux de tête, des nausées, des troubles du sommeil, des réactions allergiques dans des cas rares, des palpitations, des vertiges, des crampes abdominales et de la fatigue.
En résumé : Allaitement et tabac, quelles implications ?
En résumé, fumer pendant l'allaitement présente de nombreux risques pour la maman, mais surtout pour le petit qui reçoit directement les substances nocives via le colostrum. De plus, l'exposition prolongée à la fumée toxique peut être à l'origine du développement de certaines pathologies chez le nourisson, par exemple, les troubles respiratoires et digestifs.